Restauration achevée pour l’église Saint-Philippe-du-Roule

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Mise à jour le 07/09/2022
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Le chantier de l’église Saint-Philippe-du-Roule, qui a démarré en 2018, vient de s’achever. Cette opération d’envergure a permis de restaurer la couverture, la charpente, les vitraux et de nettoyer la voûte intérieure ainsi que le grand orgue. Rétrospective de quatre années de travaux, d’un édifice classé au titre des monuments historiques depuis 1993.
Jusqu’en 2013, l’eau s’inflitre facilement au cœur de l’église Saint-Philippe-du-Roule, bijou néoclassique du 8e arrondissement. Il est urgent d’intervenir pour la protéger. Un « parapluie » est alors construit pour empêcher l’eau de passer. Cette solution efficace a le défaut d’être inesthétique, et incomplète puisque des travaux de restauration s’imposent.
Un long chantier ambitieux démarre alors, mêlant différents corps de métiers. L’église Saint-Philippe-du-Roule est construite entre 1769 et 1784 sur les plans de l’architecte Jean-François Chalgrin. À l’achèvement de sa construction, la nef, orientée nord-sud, est inondée de lumière grâce à la grande baie sud dotée de vitraux. Puis, vers 1799, l’église se dote d’un orgue qui occulte cette baie. Tout au long du XIXe siècle, l’édifice est dans une longue quête de lumière avec le percement de l’éclairage zénithal et la création des verrières et de baies, dont la magnifique verrière de la Vierge.
L’ajout de verrières au XIXe siècle fragilise l’étanchéité de la couverture en zinc du grand comble, mais aussi les terrasses du transept couvertes de plomb.
Puis arrive le projet de remplacement du zinc par l’ardoise, un nouveau matériau qui semble mieux s’adapter aux nouveaux écoulements. Malgré cela, l’eau continue à pénétrer dans l’édifice par la périphérie des verrières et par les chéneaux et détériore ainsi les charpentes d’origine. Une réfection d’ampleur de la couverture est réalisée à l’après-Seconde Guerre mondiale.
Établir le diagnostic et le coût
Un diagnostic, établi en 2016, permet de comprendre que la charpente soutient le toit en ardoise et le plafond de l’église y est suspendu. Les infiltrations d’eau ont atteint les caissons de bois qui composent ce plafond. De plus, le bois de la charpente est également attaqué par des insectes dans la voûte et les bas-côtés. Les travaux de restauration des parties hautes sont estimés à 8 millions d’euros, financés par la Ville de Paris, propriétaire de l’édifice, et par l’État grâce à des subventions accordées par le ministère de la Culture.
Charpentiers, couvreurs, tailleurs de pierre, restaurateurs de vitraux et de décors peints, menuisiers, serruriers et facteurs d’orgue sont mobilisés de concert autour de ce chantier. Les entreprises spécialisées dans la restauration des monuments historiques ont été désignées courant 2018, générant plusieurs phases de travaux.
Les travaux ont été découpés en trois phases d’intervention pour minimiser la gêne pour les occupants de l’église, les activités cultuelles se poursuivant pendant toute la durée des travaux.
Restauration de la couverture du chœur et de la chapelle de la Vierge
La chapelle de la Vierge, ajoutée à l’édifice en 1845, est la première à renaître. La rosace des Litanies de la Vierge a été entièrement démontée et restaurée. Comme la plupart des vitraux de cette église, elle n’est pas exposée directement à la lumière du jour. Une verrière transparente, insérée dans la toiture, protège le vitrail des intempéries et permet à la lumière naturelle de pénétrer dans le bâtiment. Toutes les verrières de protection, en verre clair, ont été remplacées au cours du chantier.
Restauration de la toiture au droit du transept et du bas-côté ouest
La seconde phase de travaux concerne la toiture au droit du transept et le bas-côté ouest. Comme pour la rosace de la chapelle de la Vierge, les verrières transparentes protégeant les vitraux des bas-côtés ont été restaurées.
La toiture a également été refaite dans son intégralité. Puisque l’eau s’infiltrait, il faut organiser son évacuation. Plusieurs aspects ont été pris en compte pour sa restauration : conserver le plus de bois de la charpente d’origine, respecter une pente de toit permettant aux couvreurs de poser les ardoises et enfin créer un espace de circulation sécurisé pour pouvoir intervenir sur la toiture (entretien, réparation, etc.).
Restauration de la toiture de la nef sud, du massif de façade du bas-côté est et remontage du grand orgue
Chaque caisson de la voûte a reçu toute l’attention des restauratrices : abîmés par l’humidité, la poussière et le temps, ils ont retrouvé une seconde jeunesse sous leurs doigts experts.
Enfin, le grand orgue de l’église, dont le démontage intégral a duré trois semaines en septembre 2020, a été remonté. Le facteur d’orgues a pris soin de nettoyer chacun des 1500 tuyaux le constituant avant de le rendre à ses admirateurs.